L’association Georges Hourdin et la pensée sociale chrétienne

 
 

Née en Angleterre à la fin du 18ème siècle, la révolution industrielle s’épanouit peu à peu sur le continent au cours du 19ème. Face à la « misère injustifiée des travailleurs » (l’expression sera du Pape Léon XIII en 1891) qu’elle provoquait, des évêques, des théologiens, des laïcs, des catholiques et des protestants, en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe, élaborèrent progressivement une Pensée sociale chrétienne.

Depuis la publication de la première encyclique sociale, Rerum Novarum, par le Pape Léon XIII, en 1891, de nombreux textes, pontificaux ou non, sont ainsi venus éclairer la route des chrétiens qui oeuvrent pour plus de justice et de respect de la dignité de la personne humaine, cela sur toute la terre. « La question sociale est devenue mondiale » dira le Pape Paul VI en 1967 dans son encyclique sur le développement Populorum Progressio. Les thèmes abordés dans ces textes du magistère se sont diversifiés au fur et à mesure que des problèmes nouveaux apparaissaient dans le monde.

Des intellectuels, des responsables politiques, des syndicalistes ouvriers et paysans, des responsables associatifs, des dirigeants et cadres d’entreprises, des directeurs de groupes de presse, des éditeurs, des journalistes, en France et à l’étranger ont ainsi trouvé dans cet Enseignement social ce qui allait donner le sens et les orientations de leur engagement. Ce fut le cas de Georges Hourdin et de ceux, qui, avec lui et après lui, ont fait l’hebdomadaire La Vie mais aussi Croissance des Jeunes Nations aujourd’hui disparu et les Informations Catholiques Internationales (ICI) devenues avec une autre ligne éditoriale Le Monde des Religions.

Alors qu’elle a été un peu en sommeil pendant quelques décennies, depuis le pontificat de Jean-Paul II, on voit un nombre de plus en plus important de chrétiens et de non chrétiens s’intéresser à ce que fut hier, à ce qu’est aujourd’hui et à ce que pourrait être demain, l’Enseignement social de l’Eglise catholique et plus largement des Eglises chrétiennes.

Il s’agit notamment de personnes qui, après l’effondrement du communisme, la critique souvent sévère faite aux idéologies, et l’âpreté du débat sur « le choc des civilisations » (selon l’expression de Samuel Huntington) redécouvrent la pertinence, la richesse, de cet enseignement social.

Il s’agit aussi de femmes et d’hommes qui, constatant le coût humain actuel de la crise, se souviennent des nombreux avertissements lancés par les chrétiens sociaux contemporains sur les dangers d’un capitalisme non régulé et sans contre-poids suffisants.

Il s’agit encore de jeunes chrétiens qui s’étonnent que dans leur catéchèse ou dans leurs aumôneries de collèges, de lycées, ou d’établissements d’enseignement supérieur, on leur ait aussi peu dit de choses sur la Pensée sociale chrétienne.

Il s’agit enfin, plus largement, de toutes celles et de tous ceux qui ont fait le choix d’une Eglise de plein vent et non d’Eglises forteresses, d’Eglises qui œuvrent avec d’autres pour que la mondialisation soit un peu moins « Babel » et un peu plus « Pentecôte ».

C’est ce qui a conduit le Conseil d’Administration de l’Association Georges Hourdin à décider à l’unanimité de faire du soutien à cet enseignement social, une de ses 2 priorités pour les années à venir.

  • Soutien à des publications de travaux de recherche ou de vulgarisation, de théologiens et de philosophes moralistes (morale sociale) portant sur des questions de société appréhendées en référence à la Pensée sociale chrétienne.
  • Soutien à l’organisation de colloques, de séminaires, de journées de formation visant à faire mieux connaître la Pensée sociale chrétienne.
  • Soutien à la formation de « passeurs » c’est-à-dire de femmes et d’hommes susceptibles de vulgariser les fondements et le contenu de la Pensée sociale chrétienne, notamment auprès des jeunes.
  • Soutien aux mouvements, services et associations diverses qui veulent que leurs responsables et animateurs s’inspirent de la Pensée sociale chrétienne dans la conduite de leurs actions.
  • Soutien à la diffusion de témoignages d’actions d’hommes et de femmes dont l’engagement a été nourri de la Pensée sociale chrétienne.

Texte rédigé par René Valette et approuvé par le Conseil du 7 janvier 2009.